Le poids des habitudes de consommation de la ressource électrique au sein des foyers et des entreprises

Par Matthieu Baris & Marine Ferreres, étudiants ESTA Belfort, 06/2020

Mots-clés: #Habitudes, #énergie électrique, #consommation, #économie d’énergie

D’après le ministère de la Transition Écologique et Solidaire (France 2019), le résidentiel représente 37% de la consommation finale d’électricité, devant le tertiaire (32%) et l’industrie (27%). Ces valeurs comparées à d’autres pays caractéristiques dans l’Union Européenne donnent une dimension plus vivante de la consommation d’électricité en France. L’étude compare la France à l’Allemagne – étant son voisin et quelque peu semblable -, à la Finlande – ayant un climat plus polaire – et à l’Espagne – ayant un climat proche mais tout de même plus chaud. En se référant à la Figure 1, ces différences de températures influent sensiblement sur la consommation de chacun de ces pays. En France l’augmentation de la consommation est estimée à 2400 MW/°C, bien plus que nos voisins européens. Cette augmentation montre l’importance des températures dans la consommation électrique des français (Fournisseurs-électricité.com 2020).

Consommation d’électricité – kWh/personne
Source : Perspective monde (2020)

Depuis les années 1960, la consommation d’électricité n’a cessé de croître. Il est irréfutable que l’industrialisation, l’utilisation croissante du chauffage électrique ainsi que l’arrivée des appareils numériques, plus particulièrement encore leur développement et leur adoption quasi unanime y sont pour quelque chose. Il est vrai que les réglementations énergivores ont évoluées permettant de réduire la consommation ainsi que l’impact environnemental qui leur sont liées. Toutefois, les durées d’utilisation de ces appareils se sont radicalement amplifiées impactant directement la consommation électrique. Lorsque la consommation d’électricité est évoquée à la population, un lien est directement établi avec la notion d’argent, de facture, de budget. Cependant, la consommation électrique c’est avant toute chose une question d’émission de gaz à effet de serre. Depuis 2010, la consommation électrique est relativement stable en France. L’efficacité énergétique des équipements, suivant des lois bien établies, conforte cette stabilisation. Deux grandeurs sont considérées lorsque la consommation électrique est abordée : la consommation brute et la consommation corrigée des aléas météorologiques (en excluant le secteur de l’énergie). La consommation brute est corrigée afin d’observer les évolutions structurelles, d’une année à l’autre, de manière plus tangible. En effet, la consommation électrique est une grandeur sensible à la température. En hiver avec l’utilisation de chauffages électriques, la consommation est d’autant plus forte et à contrario en été c’est la climatisation qui en est la cause. Du point de vue de l’Europe, la France est le pays le plus thermosensible.

Consommation électrique française du secteur résidentiel – Moyenne hebdomadaire des puissances appelées à températures de références pour une période type de juillet à juin
Source :  RTE (2019)
Consommation électrique française des secteurs tertiaire, agricole et des transports – Moyenne hebdomadaire des puissances appelées à températures de références pour une période type de juillet à juin
Source :  RTE (2019)

Cet article tend à démontrer que les habitudes de vie représentent une part importante à ne pas négliger et au contraire à prendre en main pour réduire notre empreinte carbone.

L’impact des habitudes d’économie d’énergie (comportement de l’individu pour économiser de l’énergie) par rapport à d’autres méthodes plus complexes (ex : bâtiments basse consommation)

D’après l’étude de Zahirah Mokhtar Azizi et al. (2019), l’industrie liée à la construction est amenée à croître de 3,6% par an entre 2018 et 2022. Le développement de nouveaux bâtiments va fatalement créer de nouvelles demandes en énergie.

Les bâtiments résidentiels et tertiaires représentent 20% des émissions en France, c’est donc une grande opportunité de réduire l’empreinte énergétique du pays via des changements d’habitudes de consommation. Cependant, le manque d’investissement financier vis-à-vis de ces bâtiments rend la tâche plus dure, il faut en effet de grandes qualités managériales et de leadership pour convaincre les différents occupants d’adopter des habitudes d’économie d’énergie sans résultats financiers directs.

Plusieurs acteurs du secteur ont opté pour une approche différente en construisant des bâtiments spécialement conçus pour l’efficience énergétique. Cependant, cette stratégie comporte deux inconvénients majeurs :

  • Le coût de production de tels bâtiments est très élevé
  • Les bâtiments équipés de technologies d’économie d’énergie sont constamment sous performés de l’ordre de 30 à 100% vis-à-vis de la cible initiale à cause des habitudes de consommations énergétiques des occupants.  

On considère que 21 % d’économie d’énergie peuvent être réalisés en changeant les habitudes des occupants, sans coûts additionnels.

Économies budgétaires réalisées grâce à la construction de bâtiments écologiques
Source : Degrigny (2008)

Une fois ces chiffres établis, il est nécessaire de comprendre comment se forme ces habitudes.

Les habitudes d’économies d’énergie peuvent être rangées dans deux catégories : réduire sa consommation d’énergies en changeant ses activités quotidiennes et investir dans des technologies efficientes énergétiquement. Uniquement la première catégorie sera traitée.

Le défi est de remplacer les anciennes habitudes par de nouvelles. Une méthode commune pour y arriver est d’introduire des leaders de l’énergie qui appliquent des récompenses, des pénalités et des échanges sur l’usage de l’énergie. L’utilisation de leaders permet de modifier le comportement des normes sociales. Elle s’est avérée efficace pour réduire la consommation d’énergie. De plus, les incitations basées sur des récompenses financières se sont montrées efficaces même après la fin du système de récompense.

Depuis la réglementation thermique de l’année 2012, la part de chauffage électrique à effet Joule est divisé par trois dans le résidentiel neuf par rapport à 2008. Cela est de nature à modérer la thermo-sensibilité dans le futur. Cependant, les logements neufs ne représentant qu’une très faible partie du parc de logements (environ 1%), cette évolution ne peut être visible qu’à long terme (RTE, 2016). Il est également à considérer que le chauffage est le 1er poste de dépense de ménages en matière d’énergie.

Depuis 1992, les équipements nécessitant la ressource électrique sont classés avec des étiquettes énergétiques en suivant une échelle de A+++ à D ou G. Ce classement est exigé par la loi européenne 92/75/CEE. Cette étiquette base ses notes selon différents critères : les performances énergétiques, l’impact environnemental, la capacité à consommer de l’eau, à émettre des gaz à effet de serre, etc. Pour donner un ordre de grandeur, les appareils appartenant à la classe A+++ sont 20 à 50% plus performants d’un point de vue énergétique que ceux de la classe A+ (Fournisseurs-électricité.com 2019). L’arrivée de ces étiquettes a permis à la population d’avoir un repère énergétique lors de leurs choix d’achats.

Le principe d’étiquetage énergétique est aussi appliqué aux habitations depuis 2006. A l’étiquette énergie s’ajoute l’étiquette climat qui évalue la quantité de gaz à effet de serre émise, ceci afin d’avoir une évaluation globale de la performance énergétique de l’habitat.

Pour changer le comportement des occupants il est d’abord essentiel de comprendre les motivations qui animent les sujets.

Comment se construit une habitude en général et quelles sont les méthodes pour les changer ?

En 1960, Maxwell Maltz, chirurgien plastique, a publié une citation ainsi que d’autres réflexions concernant le changement de comportement. Après avoir étudié les comportements de son entourage, il en était venu à déclarer que : “Tous ces phénomènes observés chez la plupart des gens semblent indiquer que l’on a besoin d’au minimum 21 jours pour faire disparaître une vieille image mentale et en créer une nouvelle » (Clear 2016). Cependant en 2009, la chercheuse Philippa Lally réfute cette théorie et rétorque qu’un nouveau comportement prendrait en moyenne 66 jours pour être automatique. En effet, la période peut varier selon plusieurs facteurs : le comportement, la personne mais aussi les circonstances (Clear 2016).

Une habitude se créée à la suite d’une boucle – processus en 3 parties. La première partie est le déclencheur, la deuxième est la routine et enfin la dernière est la récompense. Les habitudes sont souvent formées sans intention consciente, The Power of Habit, Charles Duhigg (Clear 2016). Des chercheurs ont trouvé qu’une grande partie des comportements humains sont dictés par les habitudes, la part des habitudes dans le comportement humain est estimée à 40%.

Différentes méthodes existantes pour changer une habitude vont désormais être présentées. Une étude menée par Staddon et al. (2016) définit plusieurs manières d’influer sur le changement de comportement dans les pratiques d’économie d’énergie. Neuf types de stratégies d’intervention ont été élaborées, dont l’éducation, la persuasion, l’incitation, la restructuration de l’environnement, la modélisation, l’habilitation, la coercition, la formation et la restriction. Ces neuf stratégies se basent sur la roue du changement de comportement (Behaviour Change Wheel -BCW) créée par Susan Michie, Lou Atkins et Robert West.

Behaviour Change Wheel -BCW
Source :  Staddon et al. (2016)

Cet outil permet d’identifier les sources d’un comportement et de déterminer les méthodes adéquates ainsi que la politique à mettre en œuvre pour influencer et changer ces comportements. Suite à cette analyse, trois méthodes sont ressorties plus efficaces que les autres vis-à-vis de l’économie d’énergie en entreprise à savoir l’habilitation, la restructuration de l’environnement et la modélisation.

La restructuration environnementale est définie comme l’application de changements au contexte dans lequel le comportement se produit, soit par des altérations physiques, soit par des réformes sociales au sein de l’organisation. Parmi les exemples de restructuration environnementale, on peut citer la modernisation des bâtiments grâce à des technologies à haut rendement énergétique et à l’automatisation, la fourniture d’un retour d’information sur la consommation d’énergie et l’installation de panneaux et d’affiches. Des études utilisant la restructuration environnementale comme stratégie d’intervention ont démontré des économies d’énergie réalisées de l’ordre de 20 à 50 %. Si l’environnement est pro environnemental, le sujet développera inconsciemment des comportements pro-environnementaux. La restructuration environnementale permet aussi de montrer les objectifs énergétiques de l’organisation qui met ce système en place et ainsi motiver les occupants du bâtiment à agir.

La modélisation est le fait d’utiliser un modèle ou une comparaison sociale pour influencer le sujet. La présence d’un collègue modèle ou le fait de mettre les sujets en compétition permet de créer un point de référence, encourageant les comportements d’économie d’énergie. L’utilisation de la modélisation sur le long terme permet la facilitation d’apprentissage par imitation jusqu’à ce que le comportement devienne une norme acceptée. L’habilitation vise à créer des possibilités de comportements économes en énergie en augmentant les moyens et en supprimant les obstacles sur le lieu de travail. Cette stratégie consiste à donner plus de responsabilité et de contrôle aux sujets via la mise en place par exemple d’un tableau de bord électronique pour le contrôle à distance des appareils. Avec un plus grand contrôle sur leur consommation, les sujets sont plus responsables et attentifs à leurs dépenses. Cependant, cette méthode risque de donner lieu à des abus d’énergie en raison de l’ignorance et de la méconnaissance des occupants. Il convient donc de l’utiliser en parallèle à de la formation.

Méthodes d’économie d’énergie en entreprise  
Source : Staddon et al. (2016)

Maintenant que les méthodes permettant de changer d’habitudes sont plus claires, nous pouvons nous intéresser aux différents comportements à adopter et leurs impacts.

Quelles habitudes sont bonnes à prendre et quels sont leurs impacts?

Depuis 2016, la France assiste à une baisse de la consommation des foyers. Deux facteurs permettent d’expliquer cette baisse de consommation d’énergie électrique dans les foyers en 2019 : les températures ont été plus douces et la tendance de la croissance économique et démographique est à la baisse. Parmi les plus grands consommateurs on retrouve les familles et/ou habitants de maisons avec un équipement en appareils électroménagers puissants (Fournisseurs-électricité.com 2020).

Consommation d’électricité par foyer en France
Calculs des auteurs : La base des calculs provient de la consommation électrique totale française. Ensuite nous avons calculé, à l’aide de la part du résidentiel, la consommation totale des foyers. En se basant ensuite sur le nombre de sites éligibles, nous avons calculé, encore une fois grâce à la part du résidentiel, le nombre réel de foyers desservis. Puis nous avons divisé la consommation totale du résidentiel par le nombre de foyers desservis et présenter les calculs en kWh/foyer français.
Sources : CRE (2016., 2017., 2018., 2019., 2020)

La Figure 8 indique le mix énergétique de la production d’électricité en France et met en avant les émissions de CO2 par foyer en 2019. L’électricité produite par le gaz représentant un pourcentage assez faible de 7,20%, a le taux de rejet en carbone le plus élevé (159,81 kg de CO2). A contrario, l’électricité produite avec le nucléaire représentant le pourcentage le plus élevé avec 70,60%, émet en quantité plus faible (38,38 kg de CO2) que le gaz si nous faisions le ratio. En effet si chacune de ces filières produisait l’intégralité de l’électricité nous aurions un rejet en CO2 de 54,36 kg pour le nucléaire contre 2219,58 kg pour le gaz.

Mix énergétique de la production d’électricité en France – pour un foyer en 2019
Calculs des auteurs : Nous avons tout d’abord cherché le pourcentage des différentes sources de production électrique en France pour ensuite pondérer la consommation moyenne d’un foyer. Avec ces pondérations nous avons pu les multiplier aux rejets carbones de chaque source de production et enfin trouver les émissions totales de CO2 en kg/foyer.
Sources : RTE (2019), GIEC (2018) et Picbleu (2020)

La Figure 9 quant à elle, expose le mix énergétique ainsi que le total de rejet de CO2 ramené à un foyer français en 2019. Nous soulevons sur la Figure 9 qu’un foyer rejette en moyenne 252,73 kg de CO2 par an. Ce qui représente 8 513 859,2 t pour l’ensemble du secteur résidentiel.

Mix énergétique électrique en France et Rejet en CO2 en kg par foyer en 2019
 Calculs des auteurs : Même raisonnement que pour la Figure 8
Sources : RTE (2019), GIEC (2018) et Picbleu (2020)  

Pour mieux comprendre d’où provient la consommation électrique d’un foyer en 2019 consultons la Figure 10 ci-dessous :

Répartition des usages de l’électricité par les ménages (en moyenne en France)
Source : Ademe (2019)

La suite de l’étude sera exposée en ordre décroissant de la part des usages de l’électricité par les ménages représentée ci-dessus:

1. Chauffage

Le chauffage et l’eau chaude représentent près de 75% des dépenses d’énergie d’un foyer et 40,4% de sa consommation électrique. Pour influer sur la consommation d’électricité, il est pertinent d’avoir un logement avec une bonne isolation thermique, ce qui empêchera les déperditions thermiques. Cependant il y a également des comportements et habitudes à adopter pour renforcer ces changements comme :

  • L’entretien des équipements,
  • Privilégier la bouilloire plutôt que les casseroles pour faire bouillir de l’eau,
  • Et la favorisation des douches aux bains (Fournisseurs-électricité.com 2020).

Pour réduire la facture et également l’empreinte carbone, il est recommandé d’appliquer des températures spécifiques dans chaque pièce de la maison : 19° dans les pièces à vivre, entre 16 et 18° pour la chambre à coucher d’un adulte, 18° pour celle d’un enfant et 21 à 22° pour la salle de bain.

Important :  1 degré de moins représente une baisse de 7% de la consommation annuelle (L’énergie tout compris.fr 2015). 

2. Froid et lavage

Le froid et lavage représentent en 2019 18,5% des usages de l’électricité d’un foyer. Ainsi, les habitudes à adopter pour le froid et le lavage sont les suivantes:

  • Décongeler les aliments dans le réfrigérateur : le froid émis par les aliments congelés rafraichira les autres produits présents dans le réfrigérateur, ce qui entraînera une baisse de la consommation d’électricité de l’appareil.
  • Dégivrer le congélateur : quand le givre atteint 3mm d’épaisseur, l’appareil peut augmenter sa consommation d’électricité de 30%.
  • Si la vaisselle n’est pas très sale, il est intéressant de faire tourner le lave-vaisselle sur le programme éco permettant de réduire la consommation d’électricité de 25% grâce à un lavage avec une eau moins chaude.
  • Lancer le lave-vaisselle et la machine à laver uniquement lorsqu’ils sont pleins. Si la quantité de vaisselle n’est pas suffisante, faire tourner les appareils en demi-charge permet de ne laver la vaisselle que d’un étage – de même pour la machine à laver.
  • Le pré-lavage pour la machine à laver n’est pas nécessaire pour un linge n’étant pas excessivement sale (sans taches incrustées : herbe, vin, etc.).
  • Privilégier des lavages à basses températures. Un lavage à 30°C consomme 3 fois moins d’énergie qu’un lavage à 90°C et un lavage à froid consomme 2 fois moins qu’un lavage à 40°C.
  • Préférer les modèles de sèches linge à évacuation à ceux à condensation, qui consomment 10 à 20% plus.

La consommation annuelle moyenne d’un ménage pour les usages domestiques est estimée à 4530 kWh en 2019. Cette consommation serait divisée par deux pour un ménage qui ne compterait que des équipements performants (classe A+++).

3. Multimédia

Concernant les appareils multimédias, le mot d’ordre est de bannir le mode veille, c’est-à-dire éteindre la prise complète ou débrancher l’appareil. Il s’agit également d’éteindre les appareils laissés allumés inutilement, ceux qui ne sont pas utilisés. En effet, laisser en veille les appareils multimédias impact inconsciemment la consommation énergétique. Notons que :

  • Les téléviseurs à écran LCD consomment moins d’énergie que ceux à écran plasma.
  • Les ordinateurs portables nécessitent entre 50 et 80% d’énergie en moins que les postes fixes.
  • Les imprimantes à jet d’encre nécessitent entre 5 et 10 W pour fonctionner contre 200 à 300 W pour les imprimantes laser.

Voici ce que représente les appareils restant en mode veille :

Impact des appareils laissés en veille
Calculs des auteurs : Le graphique dont nous nous sommes inspirés mettait en avant le prix de chaque appareil laissé en veille. Toutefois, nous tenions à mettre en avant la consommation de ces appareils en kWh ainsi que le rejet en CO2 en kg. De ce fait, nous nous sommes basés sur le prix journalier moyen de l’année 2019, à savoir 39,45€/MWh pour déduire dans un premier temps la consommation. Pour trouver le rejet en CO2 nous avons suivi le même raisonnement que pour les Figures 8 et 9 qui est de pondérer la consommation en fonction des différentes sources de production d’électricité. Avec ces pondérations nous avons pu les multiplier aux rejets carbones de chaque source de production et enfin trouver les émissions totales de CO2 en kg/foyer.
Source : RTE (2019) et Fournisseurs-electricite.com (2020)

Le mode veille de la télévision représente entre 5 et 15€/ an ce qui équivaut entre 7,07 et 21,21kg de CO2 rejetés. Évidemment d’autres appareils tels que les chargeurs de téléphone portable, les ordinateurs, les appareils-photo, tout appareil nécessitant une recharge en fait constituent eux aussi un coût et une empreinte carbone supplémentaire.

4. Cuisson

            Des gestes qui paraissent anodins permettent également, côté cuisson, d’alléger la consommation électrique :

  • Cuisson des légumes à la cocotte-minute permet une économie de 60% par rapport aux casseroles
  • Pour la cuisson des aliments privilégier les plaques à induction si besoin de choisir entre induction, électrique ou vitrocéramique. Chauffant plus rapidement, elles offrent une économie d’électricité d’environ 50% par rapport aux plaques classiques et de 30% par rapport aux surfaces vitrocéramiques. Utiliser les plaques de cuisson adaptées à la taille de l’ustensile de cuisine et penser à couvrir les casseroles pour mieux garder la chaleur permet également de consommer moins.
  • Pour réchauffer les plats le four micro-ondes consomme moins qu’un four classique. Cependant un four à chaleur tournante permet de cuire plusieurs plats en même temps donc un four combiné (four + micro-ondes) peut réduire la consommation d’électricité de 66 à 75%.

Astuce : une plaque électrique ainsi qu’un four continuent de chauffer après avoir été éteints. De ce fait, il est judicieux d’exploiter cette chaleur en éteignant l’appareil quelques minutes avant la fin de la cuisson permettant ainsi d’économiser de l’énergie.

5. Éclairage

Les ampoules à incandescence ou halogènes consomment jusqu’à 80% d’énergie en plus par rapport aux ampoules basse consommation (LED, fluocompacte). Afin de mieux choisir son éclairage voici quelques repères à connaître :

  • Ampoules basse consommations sont restreintes au niveau de leur nombre de commutations (on-off). Elles sont à éviter dans les couloirs ou sanitaires car la lumière est souvent allumé-éteinte avec une plus grande fréquence.
  • Les interrupteurs variateurs d’intensité LED permettant de choisir l’intensité lumineuse souhaitée dans la pièce. L’intensité peut varier entre 60 et 500W. Cette solution peut s’avérer intéressante pour les chambres à coucher ou le salon.
  • Les ampoules basses consommations sont recyclables contrairement à leurs ancêtres, les ampoules à incandescence ou halogènes (L’énergie tout compris.fr 2017).

Quelques habitudes simples peuvent être adoptées pour réduire sa consommation :

  • Profiter le plus possible de l’éclairage naturel peut faire gagner jusqu’à 1h d’éclairage quotidiennement.
  • Adopter les ampoules LED et éviter les ampoules à incandescence.       
    A titre d’exemple, une modification de l’éclairage résidentiel a été observé avec l’arrivée des LED. On estime à 300 MW environ la baisse entre 2010 et 2015 de la consommation à la pointe de 19h (RTE 2015). 

Choisir la bonne intensité pour les ampoules : 15 à 20W par m² pour les pièces à vivre, 10 à 15W par m² pour les pièces de passage et chambres.

Les habitudes de consommation électrique bonnes à prendre
Fait par les auteurs
Source : Ademe (2019,) Fournisseurs-électricité.com (2020), L’énergie tout compris.fr (2015)

Bon nombre de ces habitudes peuvent également être adoptées, qui plus est, sont vivement recommandées au sein du secteur tertiaire.

Conclusion

L’économie d’énergie est un vaste sujet qu’il est possible d’aborder de multiples manières. Il est en effet possible de sauvegarder de l’énergie grâce à la technologie mais ces efforts seront vains sans un changement d’habitudes de l’utilisateur. L’enjeu majeur est de sensibiliser la population durablement en facilitant les comportements de sauvegardes d’énergies via les méthodes décrites précédemment.

Pour réaliser cette prise de conscience, il peut être intéressant d’investir dans des moyens de suivis de consommation lisibles. Donner les clefs de compréhension aux utilisateurs à l’instar des étiquettes d’efficiences énergétiques sur certains produits. On peut aussi imaginer la poursuite et l’amélioration des aides de l’état pour des aménagements économiques en énergie (Il existe déjà des aides pour l’isolation, pourquoi pas pour les toitures).

Références

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Clear, J., (2016). Combien de temps faut-il pour prendre une habitude (selon la science)?. Huffpost [en ligne]. 12 Avril 2014. [Consulté le 27 Avril 2020]. Disponible via:   https://www.huffingtonpost.fr/james-clear/combien-de-temps-faut-il-pour-prendre-une-habitude-selon-la-science_b_5131357.html

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Zahirah Mokhtar Azizia., Nurul Sakina Mokhtar Azizib., Nazirah Zainul Abidinb., Sandeeka Mannakkarac. (2019). Making Sense of Energy-Saving Behaviour: A Theoretical Framework on Strategies for Behaviour Change Intervention [en ligne]. Procedia Computer Science. [Consulté le 07 Mai 2020]. Disponible via :  https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877050919312785

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8 commentaires

  1. Merci pour votre article très complet !
    L’une des solutions évoquées est le remplacement d’anciens équipements électroménagers par des nouveaux, plus respectueux de l’environnement. Sur le principe, cela semble la voie à adopter. Néanmoins, une chose est à prendre en compte : le recyclage d’anciens appareils. En 2017 Eco-systèmes, un éco-organisme qui collecte et recycle les appareils électriques et électroniques ménagers usagés, n’a réussi à collecter « que » 50% des D3E. Cela représentait donc plus de 530 000 tonnes perdues qui ont dû finir dans les décharges voir dans la nature… Au vu de ce constat, ne pensez-vous pas qu’il faudrait inclure une réelle sensibilisation au recyclage lors de la vente de produits neufs ?

    Par ailleurs, l’aspect financier a été évoqué. Il est vrai que certaines personnes ne voient pas l’intérêt de changer si cela ne se traduit par une réelle économie d’argent. Une solution pourrait être d’adapter les étiquettes énergétiques en incluant un repère financier. En prenant la classe G comme base, on pourrait définir les économies réalisées sur une année par un produit de classe C, B, A etc. Quel est votre avis sur ce point ? Pensez-vous que cela serait réalisable ?

    Encore merci pour votre travail,

    Félix

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    1. Merci pour ton commentaire !
      Concernant le recyclage il est évident qu’il est important de sensibiliser à l’importance de ce dernier, cependant il me parait d’abord nécessaire d’améliorer ce système qui semble idéaliser de nos jours. En effet dans la tête du consommateur, un produit qu’il prend le temps de recycler va forcément être traité dans de bonnes conditions, alors qu’actuellement le recyclage consiste dans la plupart des cas à envoyer nos déchets dans d’autres pays qui n’ont pas les moyens de les traiter.
      Pour les étiquettes c’est effectivement une bonne idée, il est nécessaire de donner les outils de compréhension aux consommateurs et cela irait dans cette voie.

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  2. Je vous remercie pour cet article qui m’a permis d’apprendre de nombreuses choses. Grâce à votre réflexion j’ai en effet pu me rendre compte de points à changer dans mes habitudes de vie afin d’être plus responsable. Il n’est en effet pas toujours facile de savoir quelles sont les habitudes à prendre pour faire des économies d’énergie. Et pourtant, comme vous le précisez dans le texte, en changeant simplement nos habitudes et sans engager de coûts supplémentaires, nous pouvons réduire de 21% notre consommation d’énergie !
    Vous évoquez dans votre article le chauffage, qui représente 75% des dépenses d’énergie d’un foyer et 40,4% de sa consommation électrique. Est-ce que le fait de changer de chaudière pour une chaudière gaz pourrait aider à faire baisser l’impact environnemental d’une maison ? De plus, vous ouvrez le sujet en proposant des aides de l’Etat pour des aménagements économiques en énergie, il me semble que cela est déjà en place, savez-vous si cela est plus complet dans d’autres pays dont nous pourrions prendre exemple?

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    1. Merci pour ton commentaire !
      Le chauffage à gaz est en effet plus cher que le chauffage électrique à l’installation, cependant il est rentabilisé sur le long terme. De plus même si une maison est déjà chauffée au gaz, il peu être intéressant de changer sa chaudière pour un chaudière plus moderne car cela entraîne une baisse de consommation.
      En ce qui concerne les aides de l’état, elles existent bien en France mais elles peuvent être améliorées, par exemple en Allemagne il est possible de contracter un prêt auprès de l’état en fonction de l’ambition de son projet en matière d’économie d’énergie.

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  3. Merci pour votre article !

    Je l’ai trouvé très intéressant, étant quelqu’un qui fait attention à mes habitudes de consommations d’énergie.
    Je pense qu’il est très important de sensibiliser la population à ces mauvaises habitudes. En effet pour la plupart des gens il suffit de presser un bouton pour obtenir de l’électricité mais ils ne se rendent pas compte de tout ce que cela engendre derrière. La planète se porterait beaucoup mieux si tout le monde faisait attention.
    Votre article m’a également fait penser à la consommation d’eau, vous avez fait le choix de ne pas en parler, ce que je comprend. Mais je pense que la consommation d’eau est presque plus importante que la consommation d’électricité. Une majorité de personne consomme de l’eau en trop grande quantité, la gaspille et ce même alors que les périodes de sécheresses se multiplient. Il faudrait ainsi en plus de sensibiliser la population à la consommation d’électricité les sensibiliser à la consommation d’eau. Utilisation d’eau de pluie pour le linge et les toilettes (oui en 2020 l’eau utilisé dans les toilettes est potable). Ainsi comme de nombreux autres articles, on en arrive à la conclusion que le plus gros changement doit venir de nous-mêmes, de nos habitudes, et de notre mode de consommation.

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  4. Un grand bravo pour cette étude rudement menée ! Vous avez abordé les sujets de façon claire et instructive.
    Encore bravo, en espérant pouvoir en discuter un jour ou l’autre.

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  5. Félicitations pour votre article,
    vous avez su aborder une grande majorité de votre problématique de manière structurée bien que le problème d’économiser l’énergie est un sujet très vaste.
    Je suis d’accord avec vous lorsque vous dîtes que l’une des clefs pour économiser l’énergie est d’améliorer la compréhension des utilisateurs à l’instar des étiquettes.
    Encore bravo.

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  6. Un excellent article et une excellente vidéo !

    Il n’est pas toujours facile de savoir par où commencer dans ses efforts écologiques tant les discours et les solution sont nombreux.

    Votre travail mérite d’être mis en lumière afin de guider celles et ceux voulant franchir le pas pour aller vers un monde meilleur.

    Encore merci !

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