Par Amaia Murua & Marie Pioche, étudiantes ESTA Belfort, 05/2020
Mots-clés: #Ville flottante #Développement durable #Montée des eaux #Climat #Mode de vie
L’idée de quitter les terres afin d’utiliser les territoires maritimes pour y vivre n’est pas un concept nouveau. Jules Verne à travers son oeuvre “Une ville flottante” (1870), soumettait déjà à son époque, l’idée d’une délocalisation de la société hors des terres, et y décryptait avec beaucoup de détails l’hymne au progrès dont il était question à la fin du XIXème siècle.
Malgré les grandes avancées technologiques et l’effervescence de l’industrialisation, depuis le début années 1970, la société a progressivement réalisé que, sur le long terme, ce développement devra faire face aux limites des ressources planétaires et prendre en considération le facteur de population croissante. De là, sont apparues les premières idéologies étant regroupées dans une notion appelée aujourd’hui le “développement durable”. Les objectifs du développement durable tentent de nous ouvrir la voie vers un avenir meilleur et plus durable pour tous (Ministère de la transition écologique et solidaire, 2019).
Ainsi, de nombreux acteurs tels que des organisations mondiales, les gouvernements ou encore des entreprises cherchent à répondre à ces nouveaux défis mondiaux, notamment ceux liés à la pauvreté, aux inégalités, au climat, à la dégradation de l’environnement, à la prospérité ou encore à la paix et cela, aux moyens d’expertises poussées.

dessous de l’océan)
Trois principaux facteurs causent l’augmentation du niveau des océans : la dilatation thermique (1,1 mm par an), le recul des glaciers (0, 86 mm par an) et les effondrements des terres. Dans un des rapports sur les changements climatiques, l’IPCC annonce dans le meilleur scénario un niveau moyen des océans sur la côte mondiale qui augmenterait de 0,2 m à 0,4 m. Selon le pire scénario, outre les littoraux de la manche, le niveau de la mer dans les zones côtières européennes, augmenterait en moyenne de 0,4 m à 1,0 m et le niveau des eaux pourrait même augmenter de 2 à 7 m (Bamber et al., 2019).

Source: Ingiusto D., 2019
Que ces estimations soient optimistes ou pessimistes, beaucoup de villes seront inondées. Il sera donc nécessaire de prendre des mesures afin de s’adapter à ces changements et d’anticiper la re-localisation de la population ainsi que la création d’infrastructures nécessaires au bon fonctionnent du monde moderne.
Parmi les zones les plus à risques selon Climate Central (2020), nous retrouvons les mégapoles côtières asiatiques telles que Shanghai, Bangkok, Calcutta, Tokyo ou encore Osaka. Si les inondations s’avèrent encore plus sévères, elles pourraient même toucher le Vietnam, l’Inde ou encore le Bangladesh. L’Europe ne sera pas épargnée non plus avec une élévation du niveau de la mer; en première ligne les Pays-Bas, le Royaume Uni et la France. De même, toute la côte nord atlantique américaine est également en danger.
Les prévisions annoncent que d’ici la fin du siècle Cambridge serait à 86% inondée, Boston à 37% ou encore Miami à 99% d’après le New York Times (2019). Cette étude reconnaît que l’élévation du niveau des eaux ne sera pas homogène à l’échelle mondiale, mais qu’elle sera influencée par la bathymétrie côtière, la topographie locale et les marées. 5 à 10 km de littoral est touchés par le développement de la population tous les jours de 60 % de la population mondiale vivent dans une grande zone côtière. En effet, d’après l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature,2019), 3,8 milliards de personnes résident à moins de 150 km du rivage et les rivages naturels sont artificialisés perdant leur rôle de tampon entre terre et mer.
Cette urgence climatique intégrée aux problématiques actuelles du développement durable oblige les gouvernements et politiques à orienter leurs investissements dans une nouvelle organisation de l’espace et de nouveaux types d’aménagements. De plus, les enjeux écologiques prenant une place de plus en plus considérable, il est nécessaire de trouver des réponses sur le long terme, de manière à trouver un meilleur équilibre entre les normes écologiques et le modèle économique actuel.
En partant de l’hypothèse qu’il faudra reloger plusieurs milliards de personnes, des architectes, ingénieurs et autres experts ont imaginé depuis une dizaine d’années déjà, des espaces autosuffisants capables d’accueillir ces populations.
Mais ces nouveaux aménagements peuvent ils être considérés comme un bénéfice pour tous, au service d’une économie écoresponsable ?
De nouveaux types d’infrastructures répondant à la problématique de submersion des terres et au cahier des charges des éco-constructions ont déjà vu le jour. Ces dernières ne sont encore pour le moment que des projets testés à petite échelle. Cependant, ces nouveaux aménagements permettent de voir le champ des possibilités qui s’offre à nous et d’envisager de nouveaux modes de vie.
Plusieurs de ces projets mis en place ont considérablement cassé les codes usuels de nos habitats et proposent une nouvelle manière de l’imaginer.
Ces projets ne sont pas nouveaux : Paul Maymont a imaginé la première ville flottante non mobile de l’histoire en 1959 : Thalassa, la première en forme pyramidale pour Tokyo, puis il a imaginé un projet similaire, un schéma circulaire près de Monaco en 1963. De 300 m de diamètre, chaque structure flottante devait être reliée aux autres par des ponts suspendus.

Source: Shimizu, 2020
Ces villes flottantes ont été pendant longtemps considérées comme des utopies seulement accessible aux plus riches, mais aujourd’hui ces villes aux allures futuristes sont réellement envisagées, étudiées et soutenues politiquement.
Aspect Social
Afin d’intégrer ces villes flottantes dans un système dit durable, il est nécessaire de prendre en compte l’ensemble des besoins de ces futurs acteurs : permettre la création d’emplois, d’espaces de loisirs et de rencontres, des commerces, un habitat chaleureux ou encore des établissements scolaires.
Mais notre monde moderne est-il enclin à vivre dans ce type de constructions sur le long terme ?
Au Pays-Bas, il existe déjà des logements étudiants arrimés sur le port. Le site web d’Urban Rigger (2019), propose de revaloriser d’anciens containers pour en faire des logements et plus particulièrement des studios sous forme d’unité abritant une douzaine d’habitations. Au premier abord, ce logement peut sembler très classique mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, il a été pensé pour être auto-suffisant et répondre au cahier des charges des constructions éco-responsables. Ainsi, comme le témoigne un des habitants du port de Rotterdam dans un reportage de France info “Demain, les villes flottantes” (2015), la vie dans ce type de logement est atypique mais appréciable et comporte de nombreux avantages, notamment au niveau de l’isolation thermique.
Cependant, l’aspect social tend à être très différent entre les villes côtières rattachées à la terre et celles en haute mer. Les villes côtières permettent aux habitants d’avoir une plus grande liberté en ayant des facilités pour voyager ou pour se déplacer comme il est possible de le faire avec nos modes de vie actuels. A contrario, les villes à la dérive imposent une toute autre situation : ces villes ne permettent pas aux habitants de rejoindre les terres facilement, ces derniers se retrouveront en isolement quasi total au milieu de l’océan, ce qui limitera très largement les déplacements. La végétation ainsi que les aménagements publics (parcs, plages etc..) pourraient donc jouer un rôle crucial dans ces villes, tout d’abord pour rafraîchir la température en été, mais surtout pour créer du lien social entre les habitants via des jardins partagés et des parcs. Le site internet Shimizu (1996-2020) nous propose un autre type de configuration :

Source: Shimizu, 2020
Green Float. Ce serait un ensemble de trois îlots végétalisés et agricoles supportant une tour d’habitation géante et pouvant héberger jusqu’à 10.000 personnes. Chaque cellule pourrait dériver à sa guise sur le Pacifique mais pourrait former avec d’autres cellules des ensembles plus larges équivalant à des villes. Ce projet permettrait de former des mini- communautés rendant possible la création de liens sociaux.
Les tours principales seraient entourées de terres cultivables et de forêts et permettraient une autosuffisance en termes de nourriture. L’agriculture pourrait se développer aux alentours sur îlots mais également dans l’océan. De plus, les tours seraient construites grâce à un métal léger dérivé du magnésium présent dans les eaux salées ce qui ne détériorerait pas l’écosystème marin.
Le site web FloatingFarm (2018) a aussi tenté de répondre à cette problématique en proposant un nouveau type d’infrastructures pour l’agriculture. Il présente une manière de consommer de façon responsable tout en restant “local” : implanter des fermes dans les ports.
A Rotterdam une ferme de 40 vaches a vu le jour dans le port, ce qui permet d’avoir des produits de qualité sans nuisances ni transport. Les clients viennent directement dans la ferme ou dans les boutiques partenaires du quartier pour acheter leurs produits.
Ces plateformes constitueraient une base pour des habitations mais il est également envisageable de les adapter à des fins commerciales, industrielles afin d’encourager la formation de communautés et d’explorer de nouvelles manières de vivre ensemble. D’ici peu, la “petite sœur” de Thalassa devrait émerger avec le projet de Seastading Institute et DeltaSync (2019). Ces plateformes flottantes écologiques en Polynésie Française regrouperaient des entreprises et des habitations.
Aspect environnemental
Ces villes sur mesure donnent l’occasion de développer des technologies «vertes» et de créer des villes à émission “zéro carbone”. Lors d’un concours pour imaginer le futur de demain, un projet a reçu le prix de «l’éco-métropole du futur». D’après l’article “Polyv’îles : métropoles du futur” de Techno-science (2014), le principe serait de garder les terres à des fins agricoles et de vivre sur un réseau d’îlots flottants en forme d’alvéoles superposées, entre mer et continent. Pour rendre cette ville autonome, chaque îlot ferait appel à différentes énergies comme l’énergie hydrolienne, houlomotrice, éolienne, géothermique, marémotrice pour n’en citer que quelques-unes. Les habitants deviendraient eux-mêmes sources d’énergies grâce à des trottoirs possédant des dalles mécaniques productrices d’électricité.
Vincent Callebaut Architecture (2008-2017) nous présente Lilypad, une autre autre architecture nomade et écologique comme «une nouvelle façon d’urbaniser en mer en respectant l’écosystème marin et qui rompt avec la ville occidentale type, très énergivore et consommatrice d’espace».

Source: Vincent Callebaut Architectures, 2008-2017
Cette ville est autosuffisante en énergie, grâce à des murs éoliens, des hydroliennes et des panneaux photovoltaïques, ainsi qu’ en nourriture grâce à une coque végétalisée dont le but est de favoriser l’aquaculture. Capable d’abriter 50 000 habitants, cette installation flottante mesurant 500 mètres de diamètre est constituée de trois bâtiments de quarante étages. Les logements sont végétalisés et comportent des jardins suspendus. La coque, constituée de fibres de polyester et d’une couche de titane serait en mesure d’absorber la pollution.
Ces nouvelles villes permettraient de développer de nouvelles sources d’énergie à partir de l’eau. Pratiquement tous les projets se concentrent sur une énergie hydraulique, en particulier l’énergie houlomotrice (énergie tirée de la force des vagues). Comme l’explique le site Connaissances des énergies (2012), cette ressource peut être exploitée sur de grandes surfaces maritimes. En Europe, elle est estimée à 150 TWh/an, avec une puissance moyenne sur la côte atlantique de 45 kW par mètre linéaire de front de vague au large et 2 fois moins au bord des côtes. La France avec sa façade atlantique a un potentiel autour de 40 TWh/an, ce qui correspond à la production annuelle de 4 réacteurs nucléaires.

Source: carte de Carnegie Wave Energy, 2012
Cependant cette technologie est confrontée à certaines difficultés comme la sa faible résistance aux conditions extrêmes de tempêtes, à la corrosion ou encore l’accumulation de dépôts d’origine biologique sur la surface. De plus, le développement du marché de l’énergie houlomotrice n’est pas mature et les coûts sont difficiles à évaluer, notamment les ratios entre la puissance réellement délivrée en moyenne (tous les états d’outre mer confondus) et la capacité théorique de production à pleine puissance.
Toujours concernant les énergies, ces villes en haute mer se positionneraient sur l’équateur car la température y serait idéale : en terme de consommation, il y aurait moins de nécessité de chauffer et climatiser et il y aurait également la possibilité de maximiser la production et le rendement énergétique par des panneaux photovoltaïques.
Mais les architectes ne souhaitent pas en rester aux projets arrimés dans les ports et cherchent à voir encore plus grand: un autre projet, le Sea Tree (l’arbre de mer) conçu pour les bassin portuaire dans les villes côtières pourrait également être utilisé pour les villes marines. Il a été conçu par les Hollandais de Waterstudio. Cette haute structure, entièrement végétalisée d’arbres maritimes aiderait à lutter contre l’épuisement environnemental des grandes cités : elle comporterait des potagers verticaux et des terrasses plantées pour nourrir les citadins, elle capterait le CO2 et y abriterait une quantité d’animaux – oiseaux, abeilles, chauves-souris insectivores – qui pourraient impacter positivement sur la côte et la ville proche.
Aspect économique
Dans le cadres de plusieurs sommets de l’ONU, il a été question de supporter des projets de villes flottantes afin d’accueillir les réfugiés climatiques. Cependant, la principale cause de découragement pour les gouvernements au niveau des investissements, est le coût de ces infrastructures. Actuellement, il est inenvisageable que les pays nécessiteux puissent investir dans de tels projets.
Concernant la viabilité des activités économiques, de nombreux secteurs peuvent espérer prospérer et se développer au sein de ces villes notamment les secteurs agricoles (maritimes et terrestres), de tourisme, de productions industrielles et de R&D. Néanmoins, le secteur tertiaire pourrait être impacté dans la mesure où la législation tendrait à rendre politiquement indépendantes ces villes. En effet, pour les villes en haute mer ou mobiles, la légitimité d’appartenance à un pays est compromise et il sera donc indispensable de réformer la législation mondiale actuelle.
Les grands acteurs de la Silicon Valley ont déjà envisagé de tels scénarios en imaginant notamment L’artisanapolis, dont l’une des caractéristiques est de s’affranchir des Etats pour créer des communautés offshores. Ce projet a été présenté en 2016 par Futurism et les études estiment le prix du m² à 4000 euros ( contre 2588 euros en moyenne en France en 2020) et un coût de construction qui s’élèverait entre 30 millions et 50 millions de dollars US.

Source: DiazMag, 2017
Le poids économique de ces projets est l’un des principaux freins qui place au point mort la construction de ces lieux de vies. La création de ces villes nécessitera donc de repenser à la fois l’organisation économique mais aussi politique. Cela nous amène à nous demander si ce type de villes ne pourrait être destiné qu’à une population en mesure de payer de telles sommes.
Alors, durable ou non ?
Que ces aménagements soient mis à disposition des habitants, de l’agriculture, à des fins administratives ou qu’ils ne soient encore qu’au stade de simples projets pilotes, ces projets d’infrastructures innovants nous livrent un précieux témoignage relatant la volonté de développer des constructions tout en valorisant l’utilisation d’énergies plus vertes. il est ainsi possible de repenser les modes de vie et l’organisation du territoire. Ces villes sont pensées de manière à prendre en compte à la fois les enjeux environnementaux, économiques et sociaux, notamment en cherchant à assouvir les besoins vitaux et de bien-être de la population, tout en valorisant une économie circulaire. Néanmoins, ce type de projet doit rapidement faire face à un problème majeur: le manque de recul. En effet, même si la montée des eaux est un phénomène climatique non négligeable, beaucoup de perspectives restent encore floues et rendent incertaine la viabilité d’un tel mode vie sur le long terme. Tout le monde pourra-t-il y avoir accès vu les coûts d’investissements aussi élevés ? Les législations s’adapteront t-elles en faveur de ce type d’aménagements ? Le bien-être de la société pourra-t-il être garanti sur le long terme ? Et vous, pourriez-vous envisager ce nouveau mode de vie ?
Références
Bamber J., Oppenheimer M., Kopp R., Aspinall W., and Cooke R., (2019). Ice sheet contributions to future sea-level rise from structured expert judgment [en ligne]. United States of America: Proceedings of the National Academy of Sciences [Vu le 29 avril 2020]. Disponible sur : https://www.pnas.org/content/116/23/11195
Blue Frontiers., (©2018) French polynesia [en ligne] Blue-frontiers [Vu le 20 avril 2020]. Disponible sur: https://www.blue-frontiers.com/en/
Climate central., (2020). Surging Seas Risk Finder [en ligne]. riskfinder.climatecentral [Vu le 29 avril 2020]. Disponible sur : https://riskfinder.climatecentral.org
Connaissance des énergies., (2012). Energie houlomotrice ou énergie des vagues [en ligne]. connaissances des énergies. [Vu le 28 avril 2020]. Disponible sur : https://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/energie-houlomotrice-ou-energie-des-vagues
Floating Farm., (©2018). FloatingFarm [Vu le 20 avril 2020]. Disponible sur : https://floatingfarm.nl
France TV info., (2015). Les villes flottantes, pas si utopiques [en ligne]. Francetvinfo. [Vu le 29 avril 2020]. Disponible sur : https://www.francetvinfo.fr/sciences/high-tech/les-villes-flottantes-pas-si-utopiques_896759.html?fbclid=IwAR0buF2BBg66Bz-4FEXs7PSEVHWNz67lWAstExWktJEO4mzbDKr7AC6L3gk
Futurism., (2016). Artisanapolis: The Floating City Of The Future [en ligne]. You tube. [Vu le 25 avril 2020]. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=qFBxhS-psww
Ministère de la transition écologique et solidaire,(2019). Les objectifs de développement durable (ODD). Paris. Disponible sur : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/ODD
Ingiusto D., Les régions du monde les plus menacées par les inondations côtières.(©2019), AFP [vu le 27/04/2020] disponible sur: https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-sous-estimee-montee-eaux-va-menacer-300-millions-personnes-ici-2050-59817/
Insee et SOeS, Démographie et économie du littoral (2009) [vu le 22/04/2020] Disponible sur : https://www.epsilon.insee.fr/jspui/bitstream/1/5250/1/edos1_2009.pdf
NYT, What Could Disappear, (24 Avril 2016) [vu le 13/03/2020] Disponible sur: https://archive.nytimes.com/www.nytimes.com/interactive/2012/11/24/opinion/sunday/what-could-disappear.html
Rahmstorf S., Potsdam Institute for Climate Impact Research, Potsdam, Germany, PNAS June 4, 2019 116 (23) 11195-11200; Première publication le 20 mai 2019 [Vu le 13/04/2020] https://doi.org/10.1073/pnas.1817205116
Shimizu corporation., (©2020). The Environmental Island, Green Float [en ligne]. Shimz. [Vu le 29 avril 2020]. Disponible sur : https://www.shimz.co.jp/en/topics/dream/content03/
Taraexpeditions, (2020). Impact du réchauffement climatique sur l’élévation du niveau des eaux en fonction du temps [Data set]. Leeds: Taraexpéditions. [Vu le 20 Avril 2020]. Disponible sur: : https://oceans.taraexpeditions.org/lesdessousdelocean/monteeDesOceans/montee-des-oceans.html
Techno-science, Isabelle., (2014). Polyv’ïles : métropole du futur [en ligne]. techno-science. [Vu le 25 avril 2020]. Disponible sur : https://www.techno-science.net/actualite/polyv-iles-metropole-futur-N12645.html
The Intergovernmental Panel on Climate Change, Climate Change 2014 Synthesis Report
Topic 2 Future Climate Changes, Risks and Impacts, 2.3.2, (2020) [vu le 13/04/2020] Disponible sur : https://ar5-syr.ipcc.ch/index.php
Urban Rigger., (©2019). Urbanrigger [Vu le 25 avril 2020]. Disponible sur : https://www.urbanrigger.com
Verne J., (1871) Une Ville Flottante,J’ai Lu (2005) Vincent Callebaut Architectures, Vincent Callebaut., (©2017). LILYPAD [en ligne]. Vincent Callebaut Architectures. [Vu le 20 avril 2020]. Disponible sur : http://vincent.callebaut.org/object/080523_lilypad/lilypad/projects
Bonjour Marie & Amaia,
Article très intéressant sur un sujet dont j’avais déjà entendu vaguement parler il y a quelques années, sans trop de détails.
Ce concept de quitter la terre ferme pour habiter sur une de ces villes flottantes parait totalement fou à première vue et pose plusieurs questionnements : Ces villes parviendront-elles à être totalement autonomes ? Si non, l’accès à des ressources externes est-il envisageable pour plusieurs milliers de personnes ? L’isolement sur une « petite » île artificielle est-il vivable ? Les personnes vivant dans ces villes travailleront-elles toutes au sein du complexe ou bien pourront-elles en sortir ?
Beaucoup de questionnements me sont venus en tête à la lecture de votre article. Le concept parait d’un côté très lointain, mais il est important d’y réfléchir dès maintenant afin de se préparer aux futurs changements dans notre société d’ici quelques dizaines/ centaines d’années.
Cette solution deviendra effectivement très pertinente lorsque la vie sur les continents ne sera plus possible. J’espère cependant que nous pourrons encore vivre sur la terre ferme durablement, en adaptant nos modes de vie et limitant notre impact sur la planète.
Merci beaucoup pour cet article fort intéressant !
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Bonjour Paul Emile,
Tout d’abord merci de l’intérêt que tu portes à notre article !
Effectivement, tous ces questionnements se posent sur les différents projets et les réponses sont différentes d’une architecture à une autre.
On évoque dans l’article différents projets, certains sont créer pour être installé sur les côtes et laisser les terres à l’agriculture, dans ce cas-là les habitants ne seront pas isolés et pourront ramener des ressources alimentaires ou énergétiques sur la ville flottante de petite à moyenne taille.
En revanche pour les villes, dites à la dérive, la problématique de l’autonomie se pose. Il est compliqué d’avoir toutes les données techniques, cependant le projet green float de Shimizu nous livrent déjà beaucoup de détails (https://www.shimz.co.jp/en/topics/dream/content03/). Ce projet a pour but d’être totalement autonome sur tous les niveaux, alimentaire, énergétique et également sur le tri des déchets. Mais également pour le travail, le sport et les loisirs avec des plages aménagés pour des populations beaucoup plus conséquentes allant jusqu’à 1 million pour le projet Green Float.
Effectivement, c’est une solution futuriste qui serait mise en place pour se sauver de situation catastrophique comme Oceanix pour les réfugiés climatique (discuté en 2019 à l’ONU) ou pour les milliardaires qui aimeraient tirer profit des lois, ou l’absence de loi dans l’océan et créer leurs états indépendants et ainsi de bénéficier d’avantages fiscaux pour leurs entreprises.
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Article très intéressant dont le sujet touche une partie de la planète mais qui est de la responsabilité de tous. Au-delà des questions soulevées précédemment, j’aurai aimé savoir si un point de vue technique avait été réellement abordé dans les conférences à l’ONU ou encore de la part des créateurs de ces nouvelles villes. Avons-nous les ressources nécessaire pour bâtir ces villes, comment entretenir ces villes (si on les compare à l’énergie houlomotrice), qu’en est-il de la réparation et de la production de matériaux qui nous sont essentiel au sein de ces villes ? Je sais que la porte est grande ouverte à l’innovation et aux améliorations techniques et technologiques dans ce type de projet, mais je pense néanmoins que nous serons obligés de partir de solutions techniques avec des matériaux que nous connaissons, pour bâtir ce type de ville.
Je pense que si une personne s’est déjà penchée sur ce type de problème le projet a peut-être dépassé le questionnement de sa possible réalisation, et est dorénavant possiblement envisagé.
Encore merci (et bravo) pour votre travail !
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Bonjour Antoine,
Effectivement, nous ne sommes pas tous égaux quant aux problèmes climatiques et à la montée des eaux qui menaces de grandes villes et pays.
L’ONU a montré son support à un seul projet pour le moment : Oceanix city. On suppose que les questions techniques ont été abordées, mais on ne connaît pas tous les détails. Pour la question des matériaux, Oceanix a pour but de n’utiliser que des matériaux durables, la structure serait faite en bambou ou en bois.
Pour ce qui est de l’énergie, cette ville a pour premier but de réduire les besoins individuels en les baissant pour atteindre 31 kWh/jour/individu (toutes actions confondues en allant de la nourriture aux besoins électriques). Cette énergie viendrait majoritairement du soleil (66 %) , puis de l’océan (15 %), du vent (12 %) et d’énergies expérimentales (6 %) seulement nous n’avons pas plus d’informations quant à la source de cette énergie. Tu pourras trouver d’autres informations à propos des énergies sur leur site : https://oceanix.org/net-zero-energy/
Ce projet nous paraît utopique, mais serait réellement à portée de main et réalisable allant d’une unité hébergeant 300 habitants pour aller jusqu’à une ville de 10 000 habitants.
D’un autre côté, il existe des projets beaucoup plus futuristes ou du moins plus compliqué à mettre en place au niveau de la production de certains matériaux comme pour le projet Green Float (https://www.shimz.co.jp/en/topics/dream/content03/ ) mais qui se veut tout autant durable dans la finalité.
Les projets ne répondent pas de la même manières aux problématiques, notamment sur la structure, les matériaux et les conditions de vies, certains se basent sur des choses que nous connaissons déjà comme Oceanix, d’autres y verront une possibilités d’innovations techniques et énergétiques mais dans les deux cas beaucoup de projet ne sont plus à l’état d’ébauches mais de réels projets dont il ne manque plus que le financement.
En espérant avoir répondu à tes questionnements, on voudrait te remercier de l’intérêt que tu as porté à notre article !
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Bonjour Marie et Amaia,
Je tiens à vous féliciter tout d’abord pour votre article très pertinent et qui pose des questions qui sont nécessaires d’être posées à mon sens. J’ai apprécié la manière dont vous avez présenter le sujet en se basant sur les trois pôles du développement durable.
Contrairement aux questions posées précédemment, j’aimerais avoir votre avis sur deux points qui m’ont beaucoup interpellé lors de ma lecture. Le premier point concerne un aspect de votre article que vous avez mentionner qui est le coût de ce type d’infrastructure. Après avoir fait des recherches à ce sujet, notamment grâce au CREDOC de Mars 2019 sur la « Consommation et mode de vie », on peut voir que la catégorie de personne étant la plus sensibilisées à la cause environnementale correspondait aux classes aisées, mais pour autant c’était cette même classe qui était la moins écologique dans sa consommation et ses habitudes de vies. Pensez-vous qu’il serait possible d’utiliser ce concept afin de changer les habitudes de ses catégories de personnes ?
Et pour aller plus loin, je nous emmène donc à mon deuxième point qui concerne les transports. En effet, comme vous l’avez mentionné dans votre article, la population résidant dans ces villes flottantes seront isolé du reste du monde. Pourtant, au vu de notre mondialisation actuelle (si les habitudes de transport ne changement pas), il y aura forcément une nécessité de transport pour ces personnes, que ce soit par voie maritime ou aérienne. Ce transport supplémentaire, ne serait-il pas contre-productif à la cause ?
Encore merci pour votre article !
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Bonjour Heidi,
Merci de ton intérêt pour notre article.
Effectivement, ce sont les classes les plus aisées qui consomment plus ou sont la moins regardante quant à leurs dépenses énergétiques ou aux achats qu’ils font (fast fashion, emballages) parce que c’est facile de consommer et d’avoir un mode de vie confortable. Et c’est justement parce qu’on a ce mode de vie qu’on peut être sensibilisée à la cause par les médias et organisation, car nous avons les structures, infrastructures et qu’on puisse le faire.
Aux premiers abords, les projets des villes flottantes ne visent pas les classes aisées en premier lieu, mais les réfugiés climatiques ou les milliardaires. Ces villes ont plutôt pour but de présenter une solution à la problématiques de la montée des eaux tout en considérant l’aspect durable pour ne pas reproduire les erreurs de nos infrastructures et mode de vie actuelles et non d’être juste une alternative à nos villes actuelles.
Le but de ces projets et de changer totalement notre de vie et c’est bien la une des plus grandes problématiques. Les villes autonomes n’ont pas pour but d’autoriser les transports entre elles même et la terre si elles sont à la dérive. Les transports sur place seraient le vélo et pour les plus grandes le bateau électrique serait également envisagés.
Pour les villes flottantes côtières, les transports vers la terre peuvent se faire facilement en petit bateau électrique et ne représenteraient pas grand chose.
On espère avoir répondu à tes questions, et merci pour ton commentaire.
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